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La petite princesse - Frances H. Burnett




Roman à l'origine de nombreuses adaptations, mais dont la plus populaire reste la série télé de 1985 Princesse Sarah, La Petite princesse, est un classique de la littérature jeunesse dont le succès ne s'est pas démenti depuis la publication du roman-feuilleton Sara Crewe : or what happened at Miss Minchin's boarding school en 1888




Sara Crewe, petite fille heureuse et parfaitement éduquée, doit quitter son cher papa et les Indes pour parfaire son instruction en Angleterre. Londres est froide, presque aussi froide que la maîtresse de pension Miss Minchin, mais le pire reste à venir. C'est le jour de son anniversaire que sa vie bascule. Au milieu de la somptueuse fête organisée par ses amies, un homme en noir vient porter une terrible nouvelle : son père est mort et il ne lui a rien laissé en héritage. Apprenant cela, Miss Minchin décide immédiatement de faire de cette enfant — qu'elle a toujours méprisée — une quasi esclave. Sara ne peut désormais plus compter que sur son incroyable imagination et ses amies pour supporter les années de maltraitance qui vont suivre.


Elle se voit d'abord confisquer tous ses biens excepté une poupée, cadeau que son père lui avait offert avant de la laisser à Londres. Elle devra maintenant vivre dans un grenier insalubre, cohabiter avec une famille de rats et une autre fille de cuisine. Elle est chargée de maintenir la pension propre, de sortir faire les courses dans des robes trop petites et qui la protègent à peine du froid, est souvent privée de nourriture et a interdiction de parler avec les autres filles. En plus de tout cela, elle fait office de professeure de français et de nounou pour les plus petites. Elle qui a toujours réussi à maîtriser ses émotions commence à craquer après presque deux années de labeur et se résigne à l'idée que, peut-être, elle pourrait se laisser mourir de faim et de fatigue dans sa vieille mansarde. Mais un jour, un mystérieux homme venu des Indes emménage juste à côté de la pension. Un vieil homme malade qui serait à la recherche de la fille de son ami, le capitaine Crewe.



De la gauche vers la droite :

  • Miss Minchin apprend à Sara la mort de son père et quelles seront ses nouvelles conditions de vie, illustration de Reginald Bathurst Birch pour le roman feuilleton, 1888

  • Couverture de la première édition américaine illustrée par Ethel Franklin Betts, 1905

  • Miss Minchin surprend Sara et ses amies en train de s'amuser dans le grenier, illustration de Gismonde Curiace, 2009


J'ai été plutôt surprise de découvrir que Gismonde Curiace est une illustratrice moderne. Le style est mature et semblable à celui des gravures et illustrations couramment utilisées à la fin du XIXe siècle, époque de la première parution de l'histoire de Sara Crewe. J'ai eu l'impression pendant ma lecture d'être accompagnée par des dessins "d'époque". La petite princesse se lisant rapidement (en tant qu'adulte), on vit un petit moment plongé dans l'Angleterre de 1880. En plus de contribuer à notre immersion dans le roman, la Miss Minchin de Gismonde Curiace est parfaitement terrifiante. Son interprétation peaufine l'image qu'on se fait de la méchante maîtresse de pension et de la peur qu'elle inspire à la plupart de ses pensionnaires.


Sauf à vouloir nourrir un élan nostalgique, je ne sais pas si je pourrai conseiller la série dessin animé en plus de la lecture. Dans mes souvenirs, elle est quand même éminemment plus niaise que le roman, qui l'est déjà un petit peu. Mais un peu de légèreté ne peut pas faire de mal non plus ! Et Princesse Sarah a au moins l'avantage d'avoir pour héroïne une petite fille intelligente ET gentille, dont les seules qualités ne se résument pas à son physique ou à son statut social (qu'elle considère elle-même comme une chance).



La petite princesse est une œuvre sensible, et douce. Le sujet le plus intéressant du roman, à mon sens, c'est le traitement que Sara reçoit selon sa prospérité financière. Parce qu'en soit, les épreuves qu'elle subit vont un peu l'endurcir et prouver que sa noblesse d'âme ne tient pas uniquement à un rang de "petite princesse", mais elle reste relativement fidèle à elle-même. Ses trois amies ne vont pas changer non plus ni la rejeter. Au contraire, elles forment ensemble un véritable cercle de soutien. Par contre, la mesquinerie de Miss Minchin et de Lavinia, une pensionnaire qui a toujours détesté le succès de celle qu'elle considère comme une rivale, n'a plus aucune retenue quand Sara se retrouve sans le sou.


Comme on peut s'y attendre, et c'est peut-être aussi le charme de cet intemporel roman, l'histoire se termine bien pour Sara et les personnes qui l'ont accompagnées dans ses malheurs alors que Miss Minchin devient ridicule de jalousie. On s'attache énormément au personnage de Sara, malgré son côté enfant pourrie gâtée, et c'est sûrement pour cela que cette fin prodigieusement heureuse fait du bien.



Frances Elisa Hodges Burnett, La petite princesse, Gallimard, "Folio junior", septembre 2009 dans cette édition, première parution française en 1891

Illustration de couverture : Charlotte Voake

Illustrations intérieures : Gismonde Curiace

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