
Ma nouvelle maison commence par une tragédie : une petite fille doit déménager car ses parents ont un nouveau travail en ville. Elle se retrouve alors dans un appartement froid, dans un quartier sans vie car les habitants restent enfermés chez eux. Comble du malheur, notre héroïne est privé de son beau jardin. D'abord dépitée, elle décide de prendre les choses en main et commence par planter une graine. Après une bonne nuit de sommeil, la graine s'est transformée en pousse. Encore quelques jours et voilà qu'une fleur apparaît, puis une autre. Petit à petit, ce ne sont plus quelques pots sur une terrasse, mais une jungle dense et immense. Si grande qu'elle dépasse de partout et envahie tout l'immeuble. Et bientôt, ce sera toute la ville qui sera recouverte par cette vague verte !
Ma nouvelle maison est typiquement le genre d'album que j'achète avant tout parce que j'aime le travail de l'illustrateur/ l'illustratrice (et avec ce rendu risographique qui leur donne un petit côté rétro, les illustrations sont splen-dides). Que l'histoire soit jolie, c'est vraiment du bonus.
Avec très peu de mots, Melissa Castrillon raconte un sentiment simple : le chagrin et l'impuissance que ressent une enfant face à un déménagement qu'elle n'a pas choisi du tout. Mais c'est aussi une définition de ce qu'est une maison, un foyer. Avec un peu de détermination, la petite héroïne arrive à transformer l'appartement et ses environs en un lieu qui lui correspond. S'opère alors une véritable guerilla garden, qui chasse le froid urbain et qui, en reconnectant les habitants avec la nature, les fait se rencontrer et installe une convivialité dans une ville qui devient alors un foyer commun, un véritable cocon de verdure.
Melissa Castrillon, Ma nouvelle maison, La Martinière jeunesse, mai 2020